Les sacs RAIDE ne sont pas à proprement parler des sacs airbag. Ces sacs utilisent un système de circulation d'air alimenté par une batteriee te déclenché par une poignée, aspirant l'air du dos du sac pour le restituer à proximité des voies respiratoires. Cette approche est intéressante, mais il faudra sans doute un peu de recul pour mesurer l'intérêt de cette technologie. A ce stade, certaines questions se posent :
1. Perte du bénéfice du maintien à la surface des sacs airbag traditionnels
Les sacs airbags traditionnels, lorsqu'ils fonctionnent, permettent au skieur de rester à la surface de l'avalanche. Cela a de nombreuses conséquences positives :
- Dans de rares cas il peut se dégager tout seul,
- Dans de nombreux cas, le skieur a les voies aériennes libérées et peut respirer,
- Il est plus facile à localiser et à dégager par les secours, permettant ensuite de se concentrer sur la autres victimes,
- S'il est enseveli à faible profondeur, la pression sur la cage thoracique est limitée, permettant ainsi de maintenir des échanges respiratoires.
Le système Safeback renonce à ce principe en misant sur la durée de survie une fois enseveli. Mais un ensevelissement profond a les conséquences inverses :
- La pression sur la cage thoracique peut limiter les échanges respiratoires même si une source d'air existe.
- La profondeur moyenne d'ensevelissement est de 1,3 m, cela représente 1 à 1,5 tonne de neige à pelleter (source Baker Mountain Guides). Ainsi si le système permet théoriquement de survivre plus longtemps, il augmente le temps de dégagement de la victime, au détriment des autres victimes par rapport à un sac airbag traditionnel.
2. Efficacité du système dans toutes conditions de neige
La porosité à l'air de la neige varie avec son état et sa compacité. Le système fonctionne-t-il lorsque la neige est très compacte ou très humide, pouvant obstruer les entrées d'air et limiter l'apport aux voies respiratoires ?
3. Évacuation du CO2 et prévention de l'hypercapnie
Le système permet-il une évacuation suffisante du CO2 expiré par la victime évitant ainsi l'hypercapnie (empoisement au CO2) qui est une autre problématique de l'enfouissement ?